Actualités / DSK et la dette
19 septembre 2011

DSK et la dette
Décodage de ses propos du 18 septembre 2011

"Si nous ne réagissons pas vite, dans 25 ans, l'Europe sera une terre de désolation... Économies gangrénées par la dette, déstabilisées par un système financier tout à fait hors de contrôle... démocraties vieillissantes"

DSK ne masque pas la gravité de la situation et son urgence.

"Chemin de crête difficile : il faut réduire la dette, qui est massive, à tout prix... sauf au prix de la stagnation.
Les gouvernements européens ne veulent pas prendre la mesure de l'ampleur du problème.
Il faudrait rayer la dette de la Grèce ? C'est un peu l'idée... Ce serait vrai pour d'autres pays européens aussi, c'est un bon exemple, le premier... Les grecs ne peuvent pas payer... Il faut accepter de prendre sa perte. Tout le monde doit la prendre, les États et les banques.
Pour cela, il faut reconnaître l'ampleur du sujet. Les gouvernements poussent le problème devant eux, la boule de neige grossit et rend la difficulté de plus en plus grande, la croissance est de moins en moins là.
Il faut couper les pertes maintenant pour pouvoir repartir de l'avant... Les gouvernements européens font trop peu et trop tard"

"Toute ma vie a été consacrée à essayer d'être utile au bien public"

Pour comprendre, on retourne l'affirmation : "Toute ma vie a été consacrée à mon intérêt personnel".

Qu'est-ce qui est vrai ? Choisir, c'est tomber dans le dualisme, germe de dispute, de guerre.

Les deux sont vrais, et aussi inséparables que les deux faces d'une pièce de monnaie. Le vrai problème, c'est de ne regarder qu'une face.

DSK prend la Grèce comme un premier exemple. C'est une manière de dire que la France et d'autres sont dans la même situation de faillite.
Pour lui, une purge est nécessaire, dans toute l'Europe. Mais c'est pour mieux repartir comme avant vers la croissance ! La purge, comme une bonne guerre pour relancer l'économie !
Pas un mot de l'écart entre riches et pauvres.
L'écologie est à peine citée, la société de consommation reste le modèle, avec son cortège d'activités inutiles ou nuisibles.

"Cette légèreté, je l'ai perdue, pour toujours... Je continue de penser que... Ces problèmes (la dette...) m'intéressent... C'est à cela que je veux travailler... Il faut une immigration organisée et accueillante... Je ne suis candidat à rien... On verra."

Le politicien démagogue resurgit. Cet ancien ministre des finances m'avait scandalisé lors d'une campagne électorale il y a quelques années. Il défendait le programme dispendieux de la gauche en affirmant que la dette n'était pas un problème !
DSK est clairement en attente d'une opportunité, qui pourrait venir au moment difficile où la "perte devra être prise". Car effacer la dette veut dire déclarer l'Europe en faillite, ce sera rude. D'autant plus rude qu'on attend pour le faire, et que la boule grossit.
DSK serait l'homme capable de nous redonner la croissance après la purge.

Un avocat séducteur comme président, vous imaginez ?
On ne croit plus dans les mensonges des autres, on pourrait croire dans les siens ?

La réaction de Fillon le lendemain

Il a traité DSK d'irresponsable. Pourquoi ?.

DSK s'est aventuré trop près de la vérité. Il risque de faire exploser la bulle financière (la boule de neige) avant les élections. D'ailleurs, les bourses ont baissé le 19 septembre.
Pour le gouvernement, il est essentiel de ne pas affoler maintenant les marchés. On va continuer à pousser la boule ne neige devant soi. Le peuple sera brutalement réveillé, mais après avoir voté.
Fillon a donc replacé la question sur le terrain politique : celui des querelles de personnes et de partis. On donne au peuple du pain et des jeux pour qu'il ne s'occupe pas du reste, comme dans la Rome antique.