Société malade / Quelle alternative ? / Fable pour réfléchir (2)
MàJ 17 mars 2013

Une fable pour réfléchir à la monétarisation d'une société
Des avis sur les issues proposées, à confronter aux vôtres

Question A : que faire maintenant ?

  1. Si rien n'est fait, chaque riche va essayer de vendre ses obligations avant de partir à l'étranger. Les efforts pour redonner confiance faciliteront cette vente. Ceux qui les auront au moment de la faillite seront ruinés.
    Les pauvres vont s'organiser pour survivre, comme avant la création monétaire, par le troc.
  2. Si l'on crée de la monnaie au profit de l'État, il remboursera ses dettes. Les 1200 000 € se retrouveront dans la poche des riches. Ceux-ci chercheront comment placer cet argent pour qu'il rapporte. L'État émettra de nouvelles obligations, nationalisera la route à grand frais... pour la revendre à bas prix quand il sera de nouveau surendetté.
  3. Un revenu de base financé par la création monétaire permettra de supprimer l'assistanat aux plus démunis, l'État réduira ses dépenses.
    La masse monétaire augmentera de 1200 000 € en un an, soit un triplement. Une forte inflation grignotera le pouvoir d'achat, rendant rapidement les 1000 € insuffisants pour vivre.
    Les pauvres seront de nouveau assujettis aux riches (emprunts onéreux, petits boulots mal payés...) qui draineront vers eux la monnaie créée. L'État devra rétablir les aides, la croissance de sa dette reprendra.
  4. Pour financer par l'impôt un revenu de base, l'État devra percevoir au moins autant qu'il donnera : 1200 000 € par an. S'il s'agit d'un impôt fortement progressif sur les revenus et le patrimoine, il y aura réduction de l'écart entre riches et pauvres.
    Mais le problème de la dette, qui va croître du seul fait des intérêts à payer, reste entier.
  5. Effacer la dette, c'est effacer les obligations que possèdent les riches. Un impôt élevé (confiscatoire) sur le patrimoine peut seul y arriver. C'est l'intérêt bien compris des riches, non pas au niveau de leur portefeuille (l'euro n'est qu'une convention facilitant les échanges) mais de leur joie de vivre dans une société solidaire.

Question B : qu'aurait-on pu faire d'autre ?

Un patrimoine de 3000 € ayant été distribué à chacun au départ, on aurait pu instaurer un impôt progressif (sur les revenus et le patrimoine) ayant pour effet de maintenir ce patrimoine dans une fourchette autour de cette valeur (2000 – 4000 € par exemple).
Les gains de productivité (se mettre ensemble ou emprunter pour acheter un tracteur par exemple) se seraient traduits par un mieux être de tous et non pas par le seul profit des investisseurs.
Mais la productivité aurait été source de chômage, les ressources de l'île étant limitées.

L'État aurait été amené à donner un revenu à un nombre croissant de personnes sans activités rentables. Cette redistribution aurait pu prendre la forme d'un revenu de base inconditionnel pour tous, ou une autre forme.
La vraie question, avant celle du revenu de base, ne serait-elle pas l'acceptation d'un haut niveau d'impôt ?
Un tel choix demande un changement radical de mentalité. Celle des riches bien sûr. Mais celle des autres aussi, car la soif de gagner plus est partagée par tous...

Une autre fable

Voir L'île des naufragés. Cette fable différente met en scène un autre acteur, un banquier.
Elle donne à penser que l'intérêt qu'il exige pour l'argent qu'il crée est le problème.
Or, même sans banquier, un système monétaire ne peut pas tenir dans la durée sans redistribution...