Toutes les souffrances qui nous accablent... n'est-il pas évident de désirer qu'elles cessent ?
Comme ceux auxquels Jean s'adresse, nous sommes de bons chrétiens. Nous lisons la Bible, nous la mettons en pratique avec intelligence et générosité, espérant soulager les souffrances des autres. Nous avons Abraham pour père.
Qui vous a appris... ? Quelle question bizarre, décalée par rapport à ce qui nous préoccupe !
Qui ? Le Père du Ciel ou celui qui rampe sur la terre ? Dieu ou diable ?
Il est vrai que depuis 2000 ans, nous ne produisons pas de bons fruits. On pourrait même dire que tout va de mal en pis.
Serions-nous ces arbres dont Jean annonce qu'ils seront coupés et jetés au feu ?
Alors, que devons-nous faire ? Nous avons tout essayé, et rien ne réussit. La question répétée trois fois est bien la nôtre. Non pas celle des pharisiens, mais celle de ceux qui reconnaissent avoir besoin d'un sauveur.
Isaïe précise l'images des noces et des vêtements : Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m'a enveloppé du manteau de l'innocence, il m'a fait revêtir les vêtements du salut, comme un jeune époux se pare du diadème, comme une mariée met ses bijoux (Is 61,10).
Dans son évangile, Luc utilise deux autres fois la même image (même mot) : A celui qui te frappe sur une joue, présente l'autre. A celui qui te prend ton manteau, laisse prendre aussi ta tunique (Lc 6,29).
N'emportez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n'ayez pas chacun une tunique de rechange (Lc 9,3).
Dans les actes, les veuves en larmes montrent à Pierre les tuniques et les manteaux que Tabitha faisait quand elle était avec elles (Ac 9,39). Qui sont ces veuves ? Qui est cette morte qui distribuait des manteaux (de noces ?) et qui ressuscite ?
St Paul utilise plusieurs fois l'image du vêtement : Rejetons les activités des ténèbres, revêtons-nous pour le combat de la lumière (Ro 13,12).
il faut que ce qui est mortel revête l'immortalité (1 Co 15,53).
Actuellement nous crions notre souffrance, à cause de notre ardent désir de revêtir notre demeure céleste par-dessus l'autre, si toutefois le Seigneur doit nous trouver vêtus de notre corps, et non pas dévêtus. En effet, nous qui sommes dans cette demeure, nous sommes accablés et nous crions notre souffrance, car nous ne voudrions pas nous dévêtir, mais revêtir un vêtement par-dessus l'autre, pour que notre être mortel soit absorbé par la vie (2 Co 5,2-4).
Vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ (Ga 3,27).
Et enfin : Revêtez l'équipement de Dieu pour le combat, afin de pouvoir tenir contre les manœuvres du démon (Ep 6,11).
La foule qui demande "que devons-nous faire ?" serait-elle en route pour devenir une foule immense... debout devant le Trône et devant l'Agneau, en vêtements blancs, avec des palmes à la main (Ap 7,9) ?
Le baptisé, qui a revêtu le Christ se nourrit de la Parole. Celui qui a de quoi manger, qu'il partage de même !
Les vêtements sacerdotaux du prêtre pourraient bien être le signe qu'il se revêt du Christ pour partager la Parole / le Pain eucharistique.
Une traduction plus littérale pourrait être : « Ne faites rien de plus que ce qui vous a été ordonné ». Pas d'initiatives donc, soyez aux ordres... mais de qui ? La hiérarchie financière, c'est mammon, c'est le serpent. Il ne peut pas s'agir de lui obéir !
Quand la Bible utilise une tournure passive, Dieu en est souvent l'acteur.
Le combat sur le terrain de l'argent dépasse les forces humaines. Le seul chef (la seule tête) capable de vaincre, c'est le Christ.
Ne rien faire qui ne me soit demandé : l'écoute est donc première. Puis le discernement : qui parle ? Enfin, l'obéissance confiante.
C'est l'attitude que j'essaye d'apprendre en rédigeant le présent site. Parfois, la "justesse" d'une page en est le fruit perceptible. Deo gratias !
Jean précise en demandant de ne faire de tort à personne, littéralement de n'accuser à tort personne. Ce verbe est utilisé en Gn 43,18 par les frères de Joseph qui craignent d'être accusés à tort de vol. Un clin d'oeil pour nous inviter à relire cette histoire de pardon ?
Enfin, Contentez-vous de vos soldes, c'est à dire de ce qui vous est donné. Ne cherchez pas à obtenir plus par la force.
Ce qui est impossible à l'homme, Jésus va l'accomplir. C'est lui et lui seul qui affronte le diable au désert (Lc 4). Par trois fois, il est tenté de suivre le bon sens humain : changer des pierres en pain, être le maître du monde, forcer l'adhésion par une action extraordinaire. Trois fois, il refuse pour ne se fier qu'en Dieu seul.
Cette "logique" céleste le mène à la croix. Quelle conversion pour notre vision terrestre du monde !
Cette conversion nous fera-t-elle échapper à la colère qui vient ? Poser encore la question, c'est ne pas être converti !