Société malade / L'administration
MàJ 18 avril 2014

Plongée dans la complexité administrative

Pourquoi, au plus haut niveau et depuis des dizaines d'années, nous promet-on de simplifier l'administration et qu'elle ne fait que se compliquer ?

Je croyais que cette tâche, obscure et difficile, n'intéressait pas les politiques : elle ne rapporte pas de voix.

Je pense maintenant que cette communication mensongère vise à occuper le terrain : "nous traitons de cette question, ne vous en occupez pas".

Que se passerait-il en effet si le peuple se mettait à fouiller, à comprendre que le service du public n'existe pas, qu'il n'y a qu'une énorme machine à imposer des tâches inutiles, à protéger des intérêts acquis ?

Cette abomination est systémique : l'enfer administratif est pavé de fonctionnaires consciencieux, de directeurs qui se tuent au travail.

Vous pensez que j'exagère.
Je ne vous demande pas de me croire, mais d'aller voir quelques-uns des liens des pages ci-après. Ne vous contentez pas de mes citations et commentaires. Plongez dans les détails de l'horreur jusqu'à la nausée.
Jusqu'au point où la peur de bouleverser l'existant deviendra volonté farouche de contribuer à faire cesser ce scandale.

En positif, voir le rapport remarquable de 2013 "Les transformations du modèle économique suédois". Ils ont été jusqu'à supprimer le statut des fonctionnaires...

Pourquoi ce "bunker" de la fonction publique ?

La fonction publique attire ceux qui ont peur du grand large, des risques.
On y trouve plus qu'ailleurs des angoissés qui se réfugient au service de réglements complexes qu'ils appliquent avec zèle.
Plus les réglements sont complexes, plus leur rôle a de l'importance, plus ils ont de pouvoir.
Par exemple, si la loi oblige à faire des travaux relatifs à la sécurité incendie ou à l'accès des handicapés qui sont ineptes dans un cas particulier, ils feront appliquer la loi. En effet, en cas d'incendie ou de réclamation, ils seraient désignés comme responsables.
Devenir responsable... la panique du faible !

La fonction publique a un pouvoir illimité d'immobilisme et donc de malfaisance. Un projet politique qui bousculerait son cocon n'a aucune chance.

Simplifier les règles créerait un grand vide. Le vide fait peur, il laisserait de la place à des questions abyssales : quel est le sens de ma vie ?
Voir plus loin une approche plus spirituelle de cette question.

Si cet enfermement demeure, il n'y aura le choix qu'entre torpiller la fonction publique ou crever par elle.

Les politiques impuissants

La présentation trop peu détaillée des budgets aux élus (PLF, LFI, LFR...) ne fait pas apparaître les choix possibles. Ils sont à mille lieues des réalités opérationnelles. Il leur faudrait plonger dans les documents internes (BOP : Budget Opérationnel de Programme) et avoir le courage de ne pas reconduire le passé.

Vers 1999, un chef de cabinet ministériel surchargé m'expliquait : Il y a trois sortes de problèmes.
  1. Ceux qui ne sont pas importants.
  2. Ceux qui sont insolubles.
  3. Les autres.

Nous ne nous occupons que des derniers. Et encore, pas tous.

Le pourrissement des problèmes que les politiques ne savent pas traiter est grave. Il est d'autant plus grave qu'ils font l'objet d'une omerta générale. Si un irresponsable sans moyens tente une réflexion, elle reste dans un placard, noyée sous les problèmes médiatisés : Dieudonné, les homosexuels, la condition féminine, les dégâts résultant de la dernière tempête...
Officiellement, la France est fière de sa tradition de service public, ce serait un modèle que les autres pays nous envient.