Comment réduire les dépenses de chauffage
L'enjeu est à la fois financier et écologique.
Les incitations financières nationales (aides de l'ADEME...) sont aveugles. Les bonnes décisions sont locales, adaptées à chaque maison, chaque immeuble.
Connaissez-vous le site Ekopédia ?
Une mine pour vivre plus économiquement et écologiquement
Couper le chauffage (fuel ou gaz) la nuit
Il suffit pour cela d'un programmateur qui ne coûte que quelques euros.
Quelle sera l'économie ? Deux idées fausses circulent :
- Elle sera de 33% si on coupe le chauffage de 22h à 6h, soit 8 heures sur 24.
- Elle sera nulle, car c'est cher de réchauffer le logement le matin.
Chauffer, c'est pour compenser les pertes thermiques. Toute la chaleur produite va, plus ou moins vite, à l'extérieur.
Les pertes sont proportionnelles à l'écart entre température intérieure et température extérieure.
Si on ne chauffe pas la nuit, la température intérieure va baisser, et il y aura un peu moins de pertes.
J'estime que l'économie que j'ai réalisé chez moi est de l'ordre de 10%.
Avec cette économie, les frileux peuvent se payer une couverture chauffante ou un chauffage d'appoint (kWh pas chers la nuit) près de leur lit.
Si on a un chauffage électrique (pompe à chaleur...), baisser la température du logement la nuit va augmenter la consommation de jour quand le tarif (EDF tempo...) est plus élevé. C'est une mauvaise opération.
Baisser la température
Depuis 1974, la loi (article R131-20 du code de la construction de de l'habitation) fixe à 19° la limite supérieure pour les logements. Et 8° pour une absence supérieure à 2 jours. Cette règle, insuffisante, devrait être appliquée strictement.
Ayant une maison individuelle, je règle la température à 15°. Avec un pull, c'est très supportable.
Beaucoup de mes amis, habitués à un appartement surchauffé, ont froid dès qu'il fait moins de 20°.
Isolation des logements
Voir une étude de 2019 tirée du site de Henri Prévot.
L'intérêt d'isoler les logements anciens dépend du coût et de l'efficacité de l'isolation, ainsi que du coût (économique et écologique) du chauffage. La stratégie nationale bas carbone, qui veut que tous les logements anciens soient très bien isolés (classe A ou B) en 2050, est d'un coût exorbitant.
Compte-tenu du développement des énergies intermittentes (éolien), on pourrait combiner deux modes de chauffage : une pompe à chaleur électrique quand il y a du vent, et un chauffage fuel ou gaz quand l'électricité est chère.
Prix des énergies en septembre 2024
Voir la grille tarifaire EDF. En option de base, en incluant la TCFE (commune et département) et la TICFE (ex CSPE, soutien aux énergies renouvelables), on arrive hors abonnement à 0,2516 € TTC le kWh.
Avec un abonnement tempo et 50% de consommation nocturne (ballon d'eau chaude ne chauffant que la nuit), le tarif moyen est de 0,167 € TTC le kWh (0,20 € le jour, 0,133 € la nuit).
Un litre du fuel vaut environ 1,13 € TTC, soit 0,113 € TTC le kWh. Le prix du gaz est peu différent.
Pompe à chaleur
Elle a un rendement nominal de 3 ou 4, qui chûte quand il gèle, c'est à dire quand on chauffe beaucoup ! Un rendement moyen de 2 à 3 est plus vraisemblable.
A son prix (1,5 à 2 fois le prix d'une chaudière) s'ajoute un abonnement électrique plus élevé (compteur plus puissant).
Sa relative faible puissance ne permet pas de chauffer rapidement un logement froid.
On a besoin de chauffer le jour, quand le kWh est cher.
Le matériel, sophistiqué, a besoin d'une maintenance qui coûte d'autant plus cher qu'il y a peu de chauffagistes compétents. L'obsolescence s'ajoutant à l'usure (les techniques changent, risque de manque de pièces détachées), sa durée de vie est plus faible qu'une chaudière.
Au prix actuel du fuel, elle n'a donc aucun intérêt financier, surtout s'il s'agit de remplacer une chaudière qui marche encore.
Le bilan carbone du passage à l'électricité est par contre positif, puisque l'électricité en France est d'origine nucléaire.
En résumé
Si vous consommez moins de 10 litres de fuel (ou 100 kWh) par an et par m2, mieux isoler est difficile.
Si vous consommez plus de 15 litres de fuel (ou 150 kWh) par an et par m2, il faut sans doute agir.
Changer de mode de chauffage est une opération probablement non rentable compte-tenu des coûts initiaux (chaudière, cuve à fuel) et des abonnements.