Consommation / Commerce
MàJ 10 février 2016

Le commerce en contexte concurrentiel
Vendeurs et acheteurs

Timbre de l'ange au sourire de Reims
Un ange...
au service de la caisse d'amortissement

La vocation de l'être humain est l'amour, c'est à dire la relation.

La relation entre vendeurs et acheteurs est malade, pourrie par les sous-entendus intéressés.
Les "intéressés" eux-mêmes n'en ont pas conscience.

Il a fallu inventer le commerce équitable. Parce que l'autre est inéquitable ?

Tout se vend, même le spirituel

L'assise en zazen, une tradition spirituelle bi-millénaire, est reprise par certains "maîtres" dans des offres exorbitantes (jusqu'à 3000 € pour quelques séances d'initiation). Le disciple aveugle associe qualité et prix.

Des formations à l'Ennéagramme sont proposées dans des maisons d'accueil spirituelles à des conditions très raisonnables (animation par des bénévoles...). La même démarche, transposée pour les entreprises, parfois modifiée et rebaptisée (méthode Belbin...), peut se vendre très cher.

Que reste-t-il du spirituel quand il devient marchandise dans une société laïcisée qui rejette toute référence à un au-delà ?

La guerre économique fait rage
avec comme arme de destruction massive
le sourire.

Les vendeurs sont très bien formés, ils sont redoutables !

Un ami me demande conseil pour acheter une imprimante. Je lui dis trois choses :

Résultat : il va voir chez Darty.
Il en ressort avec une jet d'encre au prix fort, majoré d'une extension de garantie. Quelques mois plus tard, il regrette son achat, l'encre lui coûte trop cher.
Ils sont forts, les vendeurs !

Je me croyais plus forts qu'eux. J'ai accepté un démarcheur à domicile. Il a su me mettre en confiance, m'endormir... et me faire signer une rénovation de toiture pour 20000 €.
Deux ouvriers ont fait le travail en 5 jours. Soit 2000 € la journée, dont 10% de fournitures. Le quadruple d'un prix honnête.
A la fin des travaux, le vendeur m'a fait admirer le toit rénové, et il m'a présenté la facture. J'ai parlé d'arnaque, il est devenu tout triste. J'étais mis dans le rôle du méchant, incapable de dire merci, incapable d'aimer puisque quand on aime, on ne compte pas.
Les prix sont libres en France, je ne peux pas être contre la liberté...
Ils sont redoutablement formés, les vendeurs !

Que choisir (n°535 d'avril 2015) a enquêté sur les conseils donnés par les vendeurs sur les téléviseurs récents (UHD). Fallait-il remplacer son "vieux" téléviseur HD ? Le taux de mensonge, pour inciter à l'achat, variait de 60% (Darty, Boulanger, la Fnac et But) à 40% pour les moins mauvais (Leclerc, Auchan, Carrefour...).

Je ne me fais pas d'illusion, chacun doit faire son expérience, comme je fais la mienne. Alors, pourquoi parler des vendeurs, s'il est impossible d'éviter leurs pièges ?
Je rêve de vendeurs désintéressés.
Je rêve d'un monde où l'on pourrait faire confiance.

J'en suis venu à préférer l'anonymat d'internet aux discours des vendeurs
Un comble !

Les consommateurs ignorants sont les meilleurs clients

Le consommateur ou le citoyen est de plus en plus souvent invité à payer sans comprendre.
Cela se fait délicatement. Celui qui le veut vraiment peut toujours passer quelques heures pour se renseigner, il saura. Pour peu de temps, car tout change vite...
Conséquence inévitable de la complexité technique croissante ? Ou stratégie délibérée ?

Ed et les cartes de fidélité

J'appréciais le magasin Ed, près de chez moi. Des prix en moyenne bas sans promotions. Quel repos pour l'acheteur de ne pas avoir à déchiffrer les offres soi-disant alléchantes !
Hélas, ils se sont agrandis et y sont venus. Non seulement aux promotions (on trouve donc le même article à deux ou trois endroits du magasin), mais aussi à la carte de fidélité.

Vu le nombre de cartes que j'ai, je suis sûrement un modèle de fidélité !

Grâce à cette carte, j'ai eu plusieurs bons de réduction valables environ 3 semaines, chacun portant sur une dizaine d'offres. J'ai pensé à les amener la fois suivante (c'est rare)... mais comment savoir si ce qui était dans mon caddy correspondait aux réductions accordées ?
Je les ai présentés à la caissière qui les a simplement scannés, et l'ordinateur a fait le tri.
C'est prévu comme ça. Le client n'a pas à comprendre les offres promotionnelles. Il suffit qu'il soit un mouton confiant, obéissant.

Quand on se fait tondre, pour rester heureux, mieux vaut ne pas le savoir !

Il est interdit de comprendre : autres exemples

Les temples du commerce plongent le consommateur dans une inévitable et douce "musique" et un tourbillon de lumières et de couleurs qui les empêchent de réfléchir.
Les spots publicitaires utilisent le même procédé pour faire avaler le message sans recul critique.
L'Être humain, Temple de Dieu, est transformé en acheteur compulsif dans les temples de Satan.

Microsoft – et encore davantage Apple – nous invite à "consommer" de l'informatique sans comprendre - voir l'article sur l'explorateur de fichiers.
Rares sont ceux qui préfèrent Linux. Pourquoi ?

Le chèque emploi (service ou associatif) permet de payer les charges sociales sans les comprendre.
Pourquoi masquer la complexité au lieu de simplifier ? Incapacité ou volonté délibérée ?

L’État calcule pour le contribuable le montant de l'impôt sur le revenu. Celui-ci n'ayant plus besoin de calculer, on ne lui donne même plus les formules et paramètres utilisés. S'il veut comprendre, il lui faut chercher sur internet, et comme d'année en année, tout se complique, il renonce.

Simplifier ?

Pendant longtemps, j'ai cru sincères les discours politiques sur la simplification administrative. Simplement, c'était une tâche longue et difficile, il y avait toujours plus urgent.

Je crois maintenant qu'il y a une connivence générale pour ne pas simplifier. Le consensus est donc général : mieux vaut payer que simplifier. Mieux vaut consommer passivement que réfléchir.
C'est au point que nous (le peuple et ses responsables) avons laissé se creuser un déficit budgétaire abyssal. En 2011, il est prévu qu'il augmente "seulement" de 91,6 milliards, pour 271,8 milliards de recettes ! En 2022, c'est bien pire.
Comment se fait-il que le peuple descende dans la rue pour défendre ses retraites, et laisse s'aggraver ce qui ne peut mener qu'à un effroyable chaos ?
Notre lacheté n'a pas de limites ! Pourquoi ?
Le système économique
complique ce qui est simple
pour rendre payant ce qui est gratuit