46 Et pourquoi m'appelez-vous 'Seigneur, Seigneur' et ne faites-vous pas ce que je dis ?
47 Tout homme qui vient à moi, qui entend mes paroles et qui les met en pratique, je vais vous montrer à qui il est comparable.
48 Il est comparable à un homme qui bâtit une maison : il a creusé, il est allé profond et a posé les fondations sur le roc. Une crue survenant, le torrent s'est jeté contre cette maison mais n'a pu l'ébranler, parce qu'elle était bien bâtie.
49 Mais celui qui entend et ne met pas en pratique est comparable à un homme qui a bâti une maison sur le sol, sans fondations : le torrent s'est jeté contre elle, et aussitôt elle s'est effondrée, et la destruction de cette maison a été totale.
Pour aller plus loin dans l'appropriation du texte, repérer les images employées (ce qui peut se photographier).
De la côte qu'il avait tirée de l'homme, Yahvé Dieu façonna (bâtit) une femme et l'amena à l'homme. (Gn 2,22)
Le Seigneur dit à Noé : « Entre dans l'arche, toi et toute ta maison... (Gn 7,1)
Il bâtit comme les hauteurs son sanctuaire, comme la terre qu'il fonda pour toujours. (Ps 78,69)
Il ouvrit le rocher, les eaux jaillirent, dans le lieu sec elles coulaient comme un fleuve. (Ps 105,41)
Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain peinent les bâtisseurs. (Ps 127,1)
Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. (Mt 16,128)
Cet homme a dit : Je puis détruire le Sanctuaire de Dieu et le rebâtir en trois jours. (Mt 26,61)
"Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive, celui qui croit en moi !" selon le mot de l'Écriture : De son sein couleront des fleuves d'eau vive. (Jn 7,32)
Tous ont bu le même breuvage spirituel - ils buvaient en effet à un rocher spirituel qui les accompagnait, et ce rocher c'était le Christ. (1 Co 10,4)
Quand vous aurez un peu souffert, le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés à sa gloire éternelle, dans le Christ, vous rétablira lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. (1 P 5,10)
Alors le serpent vomit comme un fleuve d'eau derrière la femme pour la faire emporter par les flots. (Ap 12,15)
Ces correspondances nous permettent de passer au second degré : Nous sommes la maison.
L'assise en zazen nous aide à "sentir" cette image de l'intérieur, ainsi peut-être que le roc, le fleuve, l'effondrement.
Cet appel à bâtir sur le roc (à "faire ce que je vous dis") est-il dans le texte ?
Non. Le verset 46 se contente de constater que nous ne faisons pas ce que dit le Christ, et pose la question : pourquoi ? Il ne demande pas de changer !
A quoi ça sert de se fatiguer à bâtir si c'est voué à l'échec ?
Par le zazen, une force, une énergie se développe. Je suis solide, délivré de l'angoisse. Est-ce aussi une entreprise humaine qui s'effondrera ?