Les grands prêtres et les anciens du peuple, ont répondu comme je serais tenté de répondre... et ils se retrouvent avec une mauvaise note, les derniers de la classe après les publicains et prostituées !
Fallait-il répondre "le second fils" ?
Pour Jésus, la réponse des grands prêtres et des anciens est correcte, l'attitude du premier fils est effectivement la meilleure. Il se convertit, comme se convertissent les publicains et les prostituées sur la parole de Jean-Baptiste.
Par contre, ses interlocuteurs sont dans une situation pire, celle du second fils : eux qui se croient les meilleurs ne vont pas tarder à faire condamner Jésus à mort.
Et moi, de quel côté suis-je ?
Les publicains sont des collecteurs d'impôts au service de l'argent, le concurrent direct de Dieu : Aucun homme ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent (Mt 6,24). Les prostituées, en vivant des relations illégitimes, sont l'image du refus de l'Alliance que Dieu cherche à établir avec les hommes.
J'ai vraiment du mal à m'identifier à eux. Je suis quand même depuis longtemps dans le camp de Dieu !
Et je ne suis pas non plus sur le point de passer du oui au non, de trahir !
Si je ne suis ni le premier, ni le second fils, qui suis-je ?
La parabole présente deux attitudes, oui-non et non-oui. Elle en omet deux autres, oui-oui et non-non.
Cette remarque me fait penser à une phrase du sermon sur la montagne :
Quand vous dites 'oui', que ce soit un 'oui', quand vous dites 'non', que ce soit un 'non'. Tout ce qui est en plus vient du Mauvais (Mt 5,37).
Je vois alors les publicains et les prostituées dans le non-non : faisant le mal et le reconnaissant. Ce me semble être un bon point de départ pour apprendre le "oui-oui", la décision juste que le premier obstacle ne remettra pas en cause.
Et je vois les grands prêtres et les anciens dans l'hypocrisie, dans un "oui" à Dieu mal enraciné qui va se transformer en "non".
Voilà qui me semble une bonne piste : Vivre le "oui-oui" ! Prendre des décisions "justes", et m'y tenir.
Alors, je prie "Dieu" qui voit tout et qui sait tout : Seigneur, que dois-je faire ?
Mais il ne répond pas clairement, et je reste seul avec mes efforts pour être parfait.
Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve.
Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse, ton amour qui est de toujours.
Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ; dans ton amour, ne m'oublie pas.
Il est droit, il est bon, le Seigneur, lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles, il enseigne aux humbles son chemin. (Ps 24, liturgie du 25/9/2011)
Peu à peu, mes yeux s'ouvrent. Je me vois d'abord comme le second fils aveugle, qui se croit "plutôt bien". Et ensuite, comme un publicain prostitué, adorant des faux dieux. Je suis pécheur, et le Seigneur me montre le chemin d'humilité.