Consommation / Ecologie / Normalisation
MàJ 23 mars 2022

La diversité ou le non-respect des normes crée un immense gâchis

La normalisation facilite la concurrence pour les accessoires et les consommables.
Elle permet de trouver des pièces de rechange et donc de réparer.
En réduisant la diversité des modèles, elle réduit les stocks.
     Les fabricants font tout pour l'éviter. Les brevets sont un moyen.

Les ampoules et les appliques

Au XXème siècle, la durée de vie des ampoules à incandescence était volontairement (entente illicite des fournisseurs mondiaux) limitée à 40 jours. Et oui, 1000 heures, cela fait seulement 40 jours... Cela a commencé à se savoir. Les fabricants sont passés à 8000 heures pour les ampoules basse consommation. La fragilisation a alors été obtenue par le nombre limité d'allumages...

Maintenant, les LED s'imposent. Elles chauffent si peu que le plastique remplace le verre. Leur consommation est 6 à 8 fois moindre que les ampoules à incandescence. Avec le prix de l'électricité qui augmente, il est rentable de dépenser 5 € pour remplacer une ampoule à incandescence servant souvent.

Le problème, pour le consommateur, est la diversité des modèles : types de culots (une douzaine), forme et encombrement, angle d'éclairage, puissance, température de couleur (du blanc froid à 6500K au blanc très chaud 2500K), compatibilité avec les variateurs (ampoules dimmable)...

Pour limiter cette diversité, qui se traduit par un gros stock d'ampoules mais jamais la bonne, j'essaye de privilégier les ampoules à culot E27 (grosse vis) blanc neutre (autour de 4000K).
Hélas, beaucoup de lustres et appliques sont adaptés à des modèles d'ampoules rares et chers... C'est là qu'il faut faire attention.

Les chasses d'eau qui fuient

J'avais une ancienne chasse d'eau. Un petit fil de fer fileté s'est cassé.
Pas moyen bien sûr de trouver la pièce, il faut changer le mécanisme. Mais mon réservoir ne ressemble plus à ceux d'aujourd'hui.
Le vendeur m'a finalement proposé de changer le mécanisme, le réservoir... et la cuvette ! Sans me garantir que cette dernière s'adapterait à la vidange.
J'ai compris qu'il valait mieux changer aussi la maison...

J'ai bricolé pendant plusieurs années dans une grande maison. Dix chasses d'eau. Il y en avait toujours une ou deux qui fuyaient.

J'ai voulu me stabiliser sur un seul modèle de mécanisme, pour avoir au bout d'un moment le même partout. Je n'ai pas réussi :

Au lieu de normaliser et fiabiliser le matériel, on fait des campagnes publicitaires pour sensibiliser aux économies d'eau.
Cela ne m'aide pas !

Les consommables d'imprimantes

J'ai compté chez un marchand 340 cartouches d'encre différentes pour la seule marque Epson... qui n'est qu'une marque parmi 35 autres.
Ces milliers de cartouches sont évidemment incompatibles. Un immense gâchis sur un produit très polluant.

Les tournevis

Vers 1970, trois modèles suffisaient, un gros, un moyen et un petit. Ils étaient robustes, pratiquement éternels.
On a inventé les cruciformes, puis d'autres. On vend maintenant des boites de centaines d'embouts, dont la plupart ne serviront jamais. Les rares qui servent se déforment ou cassent à la première sollicitation un peu forte. C'est ce qu'on appelle le progrès.
Beaucoup d'appareils ne sont pas démontables sans des tournevis très spéciaux. Pour que l'utilisateur ne les démonte pas, bien sûr, il pourrait se blesser. Mais surtout, pour qu'il ne les répare pas. La sécurité a bon dos...

Les tomates normalisées

Et oui, dans cette jungle où tout est bon pour jeter de plus en plus vite, on normalise les tomates ! On interdit à la vente les tomates qui ne sont pas au catalogue. Au fil des années, le catalogue se réduit, nous allons vers LA tomate parfaite pour le plus grand bonheur de l'économie.
Mais si on sait normaliser les tomates, pourquoi pas le reste ?