Informatique / Comment acheter / Payants ou gratuits ?
MàJ 15 juillet 2021

Payants ou gratuits ?
Logiciels libres ou commerciaux ?

Les conseils informatiques qui précèdent font entrevoir la guerre commerciale entre les différents fournisseurs pour se faire une clientèle captive. Au milieu du champ de bataille, sans armes, errent des alternatives non commerciales.
Comment choisir ? Faut-il se laisser influencer au gré des avantages perçus par tel ou tel logiciel ? Ou se fixer un cap, et lequel ?

Il me semble que la question des OGM – et de la main-mise des groupes industriels sur la chaîne alimentaire, des semences aux produits finis en passant pas les engrais, pesticides et machines agricoles – pose une question de même nature : vais-je acheter sans réfléchir un plat cuisiné séduisant ? Ou cuisiner moi-même des produits biologiques ?

GAFAM
Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft
et aussi Oracle, HP, Dell, IBM, Intel...
les multinationales américaines dominent le marché.
Choisir les logiciels libres, c'est aussi
refuser cette dépendance écrasante.

N'y aurait-il pas des enjeux cachés plus importants que la satisfaction de mon désir immédiat ?
     Un OUI à la connaissance, à l'autonomie, à la capacité de faire par moi-même,
     Un OUI à l'ouverture, au partage, à la gratuité.
     Un NON à l'enfermement dans des solutions "propriétaires", à l'abêtissement publicitaire qui flatte les instincts,
     Un NON au pillage de la planète par quelques-uns.
Le consommateur vote dans chacun de ses choix. Il construit ainsi l'avenir, plus que les politiques.

Les jeux, ou comment formater un consommateur docile

L'anti-éducation commence dès d'enfance, avec les jeux.
Après des heures d'entrainement, l'enfant tout fier s'exclame : "on a gagné". Sa joie est le résultat soigneusement programmé d'un marketing aussi dévastateur qu'indolore.
Encouragé par les beuglements des spectateurs, il devient le supporter inconscient du sport sur écran et de la publicité qui l'accompagne.
Il dépense sans compter : abonnement, suppléments, nouvelle version. Il fait payer le Père Noël, faux nez des multinationales.
Les jeux ne lui font rien apprendre en informatique en informatique. Les dispositifs anti-piratage sont là pour l'empêcher "d'ouvrir".

Le piège des abonnements

On trouve de nombreuses offres à quelques euros par mois. Cela fait vite 100 € par an... pendant plusieurs années.
Un exemple : Big fish games propose des jeux pour x,99 € (par mois ?). Les mentions "gratuit" ou "réduction" se promènent un peu partout. Une amie s'est laissée prendre et a voulu résilier. Après de nombreuses tentatives infructueuses, elle s'est adressée à sa banque... qui lui a fait résilier sa carte bancaire ! Le fournisseur ne risque pas grand chose. Qui ferait un procès pour quelques euros ?
Il est instructif de chercher Big fish games arnaque sur un moteur de recherche.

Entre les payants et les vrais gratuits, il y a toute une gamme de stratégies. Voici quelques repères pour s'orienter dans cette jungle.

Les logiciels payants

Un logiciel évolue. Avec un (cher) abonnement, on a toujours la dernière version. En cas d'achat ponctuel, on se fait proposer les nouvelles versions à un prix élevé. Si on résiste à la tentation, la version achetée devient un jour incompatible avec le reste de l'ordinateur.

Framasoft
Une alternative Libre, Éthique, Décentralisée et Solidaire
aux logiciels commerciaux.
Restrictions d'usage. Le logiciel ne peut pas être dupliqué sur plusieurs ordinateurs (protections anti-piratage). La procédure pour le transférer sur un nouvel ordinateur peut être oubliée ou opaque.

Payants à tiroirs. Cette stratégie est illustrée par la gamme "Ciel" (compta...) : nombreuses options, compléments, et mises à jour. Quand c'est possible, mieux vaut utiliser un tableur.

Préinstallés ("pourriciels"). Ils semblent gratuits, fournis avec un ordinateur neuf. Une fois qu'on s'y est habitué, la période limitée de gratuité s'achève. Cela ressemble à une vente forcée. Exemple : antivirus Norton ou McAfee, suite bureautique Microsoft Office.

Essai gratuit. Attention quand cet essai est subordonné à la fourniture de coordonnées bancaires, la résiliation peut être problématique.

Fonctionnalités gratuites limitées. Les fonctionnalités payantes peuvent être indispensables.

Store. Apple Store, Microsoft Store, Google Store invitent (ou obligent) à télécharger les logiciels via leur "magasin". C'est une manière de faire payer des fonctionnalités qui existent ailleurs en version gratuite.

Normes propriétaires. Les fichiers créés ne sont pas lisibles par les standards du domaine, l'utilisateur est prisonnier du logiciel.

Les faux gratuits

Services biaisés. Des moteurs de recherche ou des "comparateurs de prix" sont financés par des fournisseurs.

Publicité passive. Une temporisation peut obliger à regarder des messages publicitaires : si l'on change d'onglet, le décompte du temps est suspendu. Les sites bancaires sont encombrés de messages parasites.

Publicité active. Un service d'envoi de gros fichiers peut imposer la recopie du nom d'une marque.

Fichage. En échange de services (moteur de recherches, stockage sur le "cloud"...), les données (profil, contacts, photos...) sont vendues à des annonceurs pour améliorer leur ciblage publicitaire.

Les logiciels libres (opensource)

Un logiciel sous licence GNU/GPL de la Free Software Foundation peut être librement utilisé, étudié (sources publiées), distribué et modifié.
Cette licence est dite "copyleft" (jeu de mot à partir de copyright) : un logiciel utilisant du code sous GPL doit être sous GPL.

En 2004, 20 ans après sa création, l'Unesco a reconnu le logiciel libre comme patrimoine de l'humanité. C'est dire son succès.

Il y a des variantes juridiques. Les licences LGPL ou BSD n'exigent pas le "copyleft" intégral.
Certaines distributions de Linux, comme Ubuntu, en facilitant l'ajout de logiciels non libres, s'écartent de la notion stricte défendue par la Free Software Foundation.

Entrer dans la monde du logiciel libre, c'est quitter l'ambiance de guerre commerciale des logiciels propriétaires pour trouver non seulement une vraie gratuité mais aussi l'ouverture, la transparence, le désir de partager la connaissance. Un monde sans virus, sans dispositifs anti-piratage.

Le site Framasoft est consacré aux logiciels libres.
Outre le système d'exploitation Linux et parmi les essentiels, je citerais LibreOffice (suite bureautique), 7zip (compression de fichiers), VLC (lecteur multimédia), Gimp (retouche de photos), Audacity (traitement du son), Notepad++ (éditeur de fichiers) et Calibre (livres numériques).