Des pays pauvres s'enfoncent dans la pauvreté. Pourquoi ?
L'exemple de Madagascar, en attendant la France
Madagascar
C'est un pays où le revenu moyen est 100 fois inférieur au revenu moyen français, Y aller a été pour moi un choc.
Mais le pire a été de voir un pays qui s'enfonçait toujours davantage dans la pauvreté... aucun espoir... je n'ai pas compris.
En 1996, les bâtiments étaient en ruine, les routes défoncées. Les infrastructures de l'époque coloniale n'étaient pas entretenues. Pourquoi ?
Je cherchais des causes internes : régime politique incompétent et corrompu, ou paresse des malgaches ?
C'est pourtant un pays pacifique, qui ne connait pas les guerres que l'on voit ailleurs.
Depuis, malgré quelques changements politiques, Madagascar reste aussi pauvre. Pourquoi ?
Les effets du capitalisme
En 1996, je ne pouvais pas imaginer autre chose que le progrès pour tous et pour toujours, c'est ce que j"avais toujours connu
Je comprends maintenant que la croissance capitaliste, c'est la croissance du capital : l'enrichissement des riches, l'appauvrissement des pauvres.
Les malgaches n'ont rien. Ils s'endettent pour survivre. S'ils parviennent à économiser, c'est pour payer les intérêts des emprunts contractés.
Les rares entreprises qui s'installent à Madagascar rapatrient leurs bénéfices en Occident. Quelques riches particuliers font de même.
De temps en temps, un chef d'État étranger en visite annonce généreusement une remise de dettes. Pour que l'exploitation de la bête moribonde puisse continuer à son profit.
Une menace qui se rapproche de la France
Le système capitaliste, par nature, creuse l'écart entre riches et pauvres.
Aux États-Unis, ce sont maintenant les classes moyennes qui basculent dans la pauvreté.
En Grèce, le capital des plus riches a quitté le pays pour se réfugier en Suisse. Ceux qui y restent sont en train d'être complètement dépouillés pour payer les intérêts d'une dette hors de leur portée.
Le mouvement s'est amorcé en France. En mettant leur capital à l'abri dans les paradis fiscaux, les riches se désolidarisent de la dette dont ils ont été les premiers bénéficiaires.
Quelle issue ?
Ou bien on arrivera à juguler les évasions fiscales en harmonisant les réglementations, et l'on pourra rembourser les dettes par l'impôt.
Ou bien la richesse mondiale continuera à se concentrer dans un nombre de plus en plus réduit de mains, jusqu'à l'explosion.
Pour un autre monde, ou pour recommencer comme avant ?