Bible / Lumière sur l'abîme / Où est passé Satan ?
MàJ 11 octobre 2012

Où voir Satan aujourd'hui ?

D'après les évangiles, Jésus a souvent guéri des possédés, chassé des esprits mauvais. C'était il y a 2000 ans.

On sait aujourd'hui que le diable n'existe pas plus que les fantômes.
Les messes noires et les exorcismes sont considérés comme une superstition d'un autre âge, ou un objet de curiosité.
Si certains qualifient de satanique le "camp du mal", celui qu'incarnent les Hitler et autres Ben Laden, c'est une question de vocabulaire.

Satan a de nombreux noms dans la Bible : diable, démon, serpent, dragon, bête, prince des ténèbres, Béelzéboul, adversaire, menteur, père du mensonge...
Il a aussi un nom très actuel : Argent (Mammon). Nul ne peut servir deux maîtres : ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l'Argent (Mt 6,24).

Il se cachait donc sous diverses identités.
Serait-il encore caché aujourd'hui ? Et où ?

 

Satan trompeur se cache dans le meilleur

La Bible, en particulier dans l'Apocalypse, nous présente un combat entre Dieu et Satan.
Satan cherche à prendre la place de Dieu pour dominer le monde.
Il nous fait croire qu'il va nous délivrer de l'angoisse, nous donner le bonheur.
C'est dire s'il est difficile à détecter : il se cache dans ce qui nous semble le meilleur !

Il suffit pour s'en convaincre de relire les tentations au désert (Mt 4,1-11). Ce que propose le diable à Jésus nous parait tout à fait intéressant pour améliorer le monde.

Selon le livre de la Genèse, Satan était le plus rusé de tous les animaux des champs (Gn 3,1).
Notre intelligence terrestre n'est donc pas à sa hauteur, nous sommes moins malins que lui.
Si nous pensons pouvoir le démasquer, le maîtriser par nos propres forces, c'est qu'il nous a embobinés.

Ainsi les pharisiens et les sadducéens, la classe dirigeant juive, les plus attentifs à respecter parfaitement la loi.
Ils vont vers Jean-Baptiste pour se faire baptiser.
Et voilà qu'au lieu de les féliciter, ou au moins les encourager, Jean les traite d'emblée d'engeances de vipères (Mt 3,7) !!!
C'est à dire de fils du serpent. De suppôts de Satan.

Si les meilleurs d'entre nous sont possédés, s'ils deviennent des gourous abusant de leur pouvoir pour abuser sexuellement, qu'en est-il des autres ?

 

Satan beau-parleur
Publicité et discours politique, des paroles creuses et vides

Dieu se révèle comme étant le Verbe, la Parole venant dans le monde (Jn 1). Sa Parole est vérité (Jn 17,17).

Notre parole est-elle vraie ?

Une parole vraie, qui donne vie, est une parole qui fait réfléchir. Tout le contraire d'une affirmation évidente.
Une affirmation évidente, c'est une affirmation dont le contraire est sans intérêt, inepte.
Il suffit donc de la retourner pour en voir la valeur : si une affirmation est consistante, son contraire sera aussi consistant.

L'exercice est redoutable pour la publicité et le discours politique.
Or, ce sont ces paroles vides ou mensongères, ces platitudes démagogiques qui nous mènent.
Faire confiance aux discours politiques pour résoudre les problèmes de notre société, c'est faire confiance à Satan, c'est le désastre assuré.

Si nos meilleurs discours, les mieux préparés, sont sataniques, qu'en est-il de nos autres paroles ?
Qu'est-ce que la vérité ? (Jn 18,38) demande Pilate à Jésus. Il pose la question parce qu'il n'a que l'expérience de nos paroles humaines, faussées, malades, quand elles ne sont pas consciemment hypocrites.

Un exemple : DSK le 18/9/2011
"Il faut une immigration organisée et accueillante"
Au lieu de parler de son procès, il critique les partisans (qui ?) d'une immigration désorganisée et non accueillante !

La championne toutes catégories est Ségolène. Impossible d'écouter plus de trois phrases sans s'endormir.

Endormir serait le but des discours politiques et publicitaires ?

Le dualisme

Les affirmations évidentes, ce sont les savoirs certains. Tout ce que nous classons avec assurance en bien et mal.
Le diable, "dia-bolos", est éthymologiquement celui qui sépare. Il nous propose de nous nourrir de l'arbre de la connaissance du bien et du mal (Gn 3).
A sa suite, nous cherchons à tout juger. Nous aimons les certitudes, les idées définitives, les condamnations lapidaires, les "faut qu'on", les "y'a qu'à".

Ne pas savoir est une faiblesse impardonnable. Vous avez déjà entendu un politique dire "je ne sais pas" ? Ou une publicité dire en même temps les avantages et les limites d'un produit ?

Le bouddhisme propose un chemin pour sortir du manichéisme mutilant de la mentalité dualiste. Notre civilisation chrétienne, coupée de sa vraie tradition, a beaucoup à gagner en s'y intéressant. Voir un article d'Éric Vinson sur l'unité corps - âme - esprit.

Endoctriner ou éduquer ?

Vouloir convaincre que Jésus est Dieu, c'est tomber dans le dualisme.
C'est dire que bien des catéchismes sont dualistes, c'est à dire sataniques !

Qu'est-ce qu'éduquer à la foi chrétienne alors ?
Jésus nous donne une piste. Il ne dit pas "Je suis Dieu". Il pose la question : Et vous, qui dites-vous que je suis ? (Mat 16,15)

Déjà le Dieu du premier testament avait donné la manne au peuple qui avait faim (Ex 16).
Le mot "manne" veut dire "qu'est-ce que c'est ?".
Dieu donne des questions à ramasser chaque jour, et non pas des réponses...

Ce sont les troncs creux qui font le plus de bruit   (proverbe africain)

 

Satan tout-puissant
Nous cherchons un sauveur. Politique ? Science ? Dieu ?

Dans la détresse, nous cherchons un sauveur.

Un Dieu tout-puissant ?

La toute-puissance de Dieu pose problème.
Pourquoi un Dieu bon, plein d'amour, n'utilise-t-il pas sa puissance pour vaincre le mal ?

Faute de réponse qui nous satisfasse de ce côté, nous cherchons ailleurs : un chef ou la science.

Un président tout-puissant

Tous s'y réfèrent. Même Boris Vian s'adresse à lui pour supprimer la guerre :
Monsieur le Président Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être Si vous avez le temps
Je viens de recevoir Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre...

Le Président a promis, avant son élection, qu'il n'y aurait plus de chômage, plus de délinquance, plus d'accidents, plus de déficit, que les handicapés circuleraient comme les autres, que nous serions tous plus riches... tout cela grâce à la croissance.
Le Président a promis d'être un sauveur, nous l'avons élu pour qu'il nous sauve.
Et il s'efforce de le faire : un fait divers tragique dans un collège de province, et il se déplace.

Nous rêvons d'un chef idéal, d'un nouveau De Gaulle. Mais quand nous votons, aucun candidat ne correspond à cet idéal. Nous avons même l'impression de devoir choisir entre la peste et le choléra 

Il est arrivé que des hommes d'Eglise prenne le pouvoir, ou s'y associent. Ils pensaient que le monde irait mieux en mettant en pratique des "idées chrétiennes". Le résultat a été effroyable.

Quand un maître spirituel se croit fort, il devient le gourou d'une secte.

La science toute-puissante

Les économistes ont fait de belles théories, notamment sur le libre-échange, la croissance... Résultat, le système monétaire international vacille.
Faut-il faire des économies draconiennes et tuer la croissance ? Vendre à bas prix aux spéculateurs les insfrastructures des pays en faillite ?
Ou augmenter encore les endettements délirants de ceux qui ne pourront jamais rembourser ?
Faut-il revenir en arrière, supprimer l'euro ?
Les experts ne savent pas. Ils attendent des décisions "politiques". Lesquelles ?


Satan a envahi la science, la politique et même l'image que nous nous faisons de Dieu.