Vous pensez sans doute savoir vous servir d'un traitement de texte tel que Writer (de la suite LibreOffice) ou Word (si vous tenez à un logiciel payant). Voici un test.
Prenez un document de plusieurs pages que vous avez fait et recherchez successivement :
deux espaces consécutives (blanc blanc)
deux tabulations consécutives
deux sauts de paragraphe consécutifs (c'est à dire un paragraphe vide)
Si vous ne trouvez aucun cas de ce genre, bravo !
Si non, consolez-vous : 99% des utilisateurs sont comme vous.
C'est grave, docteur ? Si vous faites régulièrement des documents de plusieurs pages, oui.
Le remède ?
Vérifiez que vous connaissez l'existence de tous les attributs de mise en forme du menu Format Paragraphe.
Utilisez des styles de paragraphe : d'abord les styles de titres et sous-titres qui vous permettront de faire une table des matières automatiquement. Puis les styles de paragraphe que vous utilisez couramment, en incluant les espacements au-dessus du paragraphe pour éviter les paragraphes vides. Ainsi, vous n'aurez pas un paragraphe vide malencontreusement placé en haut d'une page.
Quand vous avez réalisé un document tel que vous en faites souvent, avec les styles utiles, effacez-en le contenu spécifique (gardez éventuellement un logo, un en-tête) et enregistrez-le comme modèle. Déclarez ce modèle "par défaut" si c'est votre modèle de base, il s'ouvrira comme nouveau document texte vierge.
Ajoutez un détail de mise en forme de temps en temps à votre modèle. Au bout de deux ans, il sera stabilisé, parfait pour vous. Vous taperez "au kilomètre", vous affecterez le bon style à chaque paragraphe, et la mise en forme sera faite. Si vous voulez l'ajuster autrement, changez un style et tout le document sera ajusté.
Editer un livre
Si vous savez bien vous servir d'un traitement de texte, vous imaginez que le travail de mise en page de l'éditeur sera facilité. Hélas, il n'en est rien.
En effet, les éditeurs utilisent des logiciels professionnels spécialisés chers, tels que Adobe InDesign, et des polices payantes et non pas libres de droits. Le transfert de votre manuscrit dans InDesign se traduira par :
la perte de nombreux attributs, par exemple la pagination automatique de la table des matières ou d'un index,
la perte de "l'original". Vous n'aurez plus accès qu'à une copie au format .pdf, non modifiable. Pour apporter la moindre correction, il vous faudra la demander à l'éditeur, ce qui prend un temps considérable autant pour vous que pour lui,
des bugs inattendus (par exemple, perte de certaines notes de bas de page), obligeant à plusieurs relectures.
Cela veut dire que lui et vous aurez passé des dizaines d'heures, dont 90% pour venir à bout des problèmes générés par le changement de logiciel, et 10% de réelle plus-value de mise en page et d'améliorations de forme.
Si vous publiez un jour une version actualisée, il vous faudra l'écrire à partir de votre manuscrit. Vous aurez perdu les corrections de l'éditeur.
Pourquoi les éditeurs n'utilisent-ils pas LibreOffice ou Word ? Historiquement, parce que les logiciels spécialisés étaient meilleurs sur ce créneau. C'est de moins en moins vrai. La raison qui demeure, c'est que chacun préfère utiliser le logiciel auquel il est habitué, dont il connait les qualités et les défauts.
Alors, quelle est la solution ? Si vous êtes très compétent et si vous vous renseignez sur les contraintes (dimensions, nombre de pages...), vous pourrez faire imprimer un ".pdf" issu de LibreOffice ou Word. Ce pourra être très correct. Mais vous n'aurez pas la plus-value apportée par un oeil externe professionnel.