![]() |
![]() Augmenter la dette = danger ! |
![]() |
![]()
|
Réduire la dette = "prendre" aux riches.
|
![]()
|
"Riches" = créanciers | "Pauvres" = emprunteurs |
Ce schéma illustre une réalité simple dont on ne parle guère : la contrepartie de l'épargne des uns, c'est la dette des autres. Et donc, réduire la dette, c'est réduire l'épargne !
Allons plus loin : l'argent qui circule, essentiellement sous la forme d'écritures dans des comptes bancaires, est une reconnaissance de dette (ou une créance).
Argent = dette = épargne
Cette équation permet de comprendre l'essentiel. Par exemple, il est impossible de réduire les dettes en créant de la monnaie : on ne fait qu'augmenter les créances et les bulles spéculatives.
Les spécialistes sont réservés, à juste titre, sur cette équation : les questions relatives à la monnaie sont parmi les plus difficiles des études d'économie. Mais malgré sa simplicité, elle est d'une redoutable efficacité pour détecter les non-dits trompeurs ou démagogiques. Une vidéo de 2 heures de Gabriel Rabhi, accessible à tous, permet de mieux comprendre.
En Europe et aux USA, les banques privées, alimentées par les banques centrales, ont le pouvoir de créer de la monnaie en octroyant de nouveaux prêts. Leurs fonds propres ne réprésentent qu'un faible pourcentage de cette création monétaire. Les prêts sont normalement accordés à des emprunteurs sérieux, non sur-endettés. Il devient de plus en plus difficile d'en trouver.
Accorder des prêts à des fins non pas d'investissement physique mais de placement alimente une bulle financière. Il ne peut pas y avoir de "retour sur investissement", il n'y a qu'une spéculation sur du vent. Une grosse partie de l'épargne n'est que du vent.
Des montages complexes, variantes de la "pyramide de Ponzi" (voir wikipedia), permettent de masquer cette réalité.
Les créanciers peuvent aussi refiler à d'autres leurs créances douteuses. Ces autres sont inconscients, ou espèrent avoir à leur tour revendu la grenade dégoupillée avant qu'elle n'explose...
Ces manoeuvres n'ont qu'un temps, le réveil est douloureux : les banques qui ont trop de créances douteuses se retrouvent à leur tour en faillite.
En Chine, une bulle immobilière bien supérieure à celle des États-Unis semblait en train d'exploser début 2012. Elle reste menaçante. L'écart entre riches et pauvres bat tous les records.
Avant le passage à l'euro, la Grèce aurait dévalué : une manière soft de réduire sa dette aux dépens des possesseurs de drachmes.
Aujourd'hui, on lui prête de l'argent "pas cher". On lui remet une partie de sa dette non pas par altruisme, mais par calcul : les grecs sont sommés de faire des efforts, de brader leur patrimoine (voir la vidéo Catastroika, l'État grec vend ses plages au profit des oligarques...), de se saigner à blanc pour payer un maximum d'intérêts. Quand les vautours auront terminé leur immonde dépeçage, la carcasse sera abandonnée.
La faillite fera perdre à l'Europe sa crédibilité. Qu'importe, il ne s'agit pas d'une lutte entre grecs, français et allemands, mais de l'appropriation des richesses mondiales par un petit nombre de riches. Tous les européens auront le même sort que les grecs.
L'Irlande a nationalisé ses banques en faillite en 2010. Des banques qui avaient toutes passé avec succès les tests de résistance de la BCE 3 mois plus tôt ! Du coup, sa dette a été multipliée par quatre.
La dette privée en Espagne représente 3 fois le PIB national en 2011.
Une bulle immobilière (surendettement des ménages) menace la Suède, les Pays-Nas et l'Australie.
Soi-disant pour soutenir la croissance, la BCE augmente la masse monétaire à un rythme énorme depuis 2008. Cette croissance des capitaux ne correspond pas à une croissance physique des biens et services. Si elle ne génère pas d'inflation, c'est qu'elle alimente la bulle spéculative. Elle ne profite pas aux États surendettés.
En 2011, on a créé un Fond Européen de Stabilité Financière pour rassurer les marchés, c'est à dire pour permettre aux dettes d'augmenter encore ! Puis, les 21 décembre 2011 et 29 février 2012, la BCE a prêté aux banques deux fois 500 milliards sur 3 ans à 1% d'intérêt : on continue à faire grossir la bombe !!! En rachetant les dettes publiques sur le marché secondaire, la BCE devient à son tour une "bad bank" menaçant la crédibilité de l'euro !
Certains économistes aimeraient que la BCE crée de la monnaie au profit direct des États, acceptant l'inflation que cela entraînerait. Mais dans le cadre actuel, cet argent ne tarderait pas à se retrouver dans la poche des riches, en remboursement des créances et des intérêts qui leur sont dus. Et la spéculation redoublerait.
Certains le savent, qui cherchent à se mettre à l'abri en Suisse ou en achetant de l'or... Une ambiance qui rappelle 1938 !