D'où la question : le système par capitalisation ne serait-il pas la solution ?
Certains fonds de pension sont gérés avec beaucoup d'efficacité. Les cotisations des adhérents fructifient rapidement (jusqu'à 20% par an) et assurent aux bénéficiaires une retraite plus que confortable.
Mais, sans que les bénéficiaires n'en aient conscience, cette efficacité s'obtient par des comportements prédateurs. Par exemple, les fonds de pension achètent des entreprises (telles que Samsonite) via un LBO, c'est à dire un prêt mis sur le dos de la société achetée. Celle-ci se trouve acculée à tout faire pour éviter la faillite (licenciements...). L'issue peut aussi être une faillite quasi frauduleuse, l'État paye alors les pots cassés (chômage...).
La remarquable émission Cash Investigation diffusée par France 2 le 3 mars 2015 explique très bien cette mécanique infernale, vue d'un côté par les salariés licenciés et de l'autre par des enseignants retraités canadiens heureux. Entre les deux, de riches gérants qui refusent le dialogue.
D'autres fonds de pension sont moins efficaces (moins prédateurs ?). C'est le cas des compléments facultatifs de retraite UMR et COREM proposés à des fonctionnaires en France. Les rendements des placements sûrs diminuent, la durée de vie des retraités augmente, ils doivent réduire drastiquement les pensions versées.
Enfin, des fonds de pension prennent trop de risques et font faillite...
Cette situation est la conséquence inéluctable d'un système capitaliste basé sur un taux d'intérêt exponentiel. Une croissance infinie étant impossible, le système a besoin d'une purge (crise...) 2 ou 3 :fois par siècle. Quand on a 25 ans, espérer toucher une retraite par capitalisation à 75 ans est une illusion.
Il est à craindre que nos dirigeants ne nous orientent vers cette impasse : voir un article du 16 mars 2013 de Mediapart : "Nos retraites contre leurs paradis fiscaux".
Cela veut dire une valeur du point en baisse. Refuser cette nécessité, c'est choisir le chaos.