Société malade / Riches et pauvres / Système de retraites
MàJ 12 février 2020

Préférer un système de retraites par répartition ou par capitalisation ?

Voir le dossier de Marc de Basquiat (février 2020, 30 pages).
Voir aussi la page Régimes de retraites sur la complexité administrative du système français de retraites

Le système par répartition en France

Les retraites sont payées par des prélèvements et impôts... et par l'emprunt (aggravation du déficit de l'État)
A taux constant, les prélèvements et impôts augmentent autant que le PIB.
Or les dépenses augmentent beaucoup plus vite : il y a de plus en plus de retraités (la durée de vie moyenne progresse de 4 mois chaque année !).
Les incantations pour la croissance restant sans effet, c'est l'impasse : le recul de l'âge de la retraite ne suffit pas.

D'où la question : le système par capitalisation ne serait-il pas la solution ?

Le système par capitalisation

Des fonds de pensions font fructifier l'épargne des actifs : chacun capitalise pour lui-même.

Certains fonds de pension sont gérés avec beaucoup d'efficacité. Les cotisations des adhérents fructifient rapidement (jusqu'à 20% par an) et assurent aux bénéficiaires une retraite plus que confortable.
Mais, sans que les bénéficiaires n'en aient conscience, cette efficacité s'obtient par des comportements prédateurs. Par exemple, les fonds de pension achètent des entreprises (telles que Samsonite) via un LBO, c'est à dire un prêt mis sur le dos de la société achetée. Celle-ci se trouve acculée à tout faire pour éviter la faillite (licenciements...). L'issue peut aussi être une faillite quasi frauduleuse, l'État paye alors les pots cassés (chômage...).
La remarquable émission Cash Investigation diffusée par France 2 le 3 mars 2015 explique très bien cette mécanique infernale, vue d'un côté par les salariés licenciés et de l'autre par des enseignants retraités canadiens heureux. Entre les deux, de riches gérants qui refusent le dialogue.

D'autres fonds de pension sont moins efficaces (moins prédateurs ?). C'est le cas des compléments facultatifs de retraite UMR et COREM proposés à des fonctionnaires en France. Les rendements des placements sûrs diminuent, la durée de vie des retraités augmente, ils doivent réduire drastiquement les pensions versées.

Enfin, des fonds de pension prennent trop de risques et font faillite...

Cette situation est la conséquence inéluctable d'un système capitaliste basé sur un taux d'intérêt exponentiel. Une croissance infinie étant impossible, le système a besoin d'une purge (crise...) 2 ou 3 :fois par siècle. Quand on a 25 ans, espérer toucher une retraite par capitalisation à 75 ans est une illusion.
Il est à craindre que nos dirigeants ne nous orientent vers cette impasse : voir un article du 16 mars 2013 de Mediapart : "Nos retraites contre leurs paradis fiscaux".

La solution

Elle est simple : un système par répartition qui ne répartit que la richesse disponible : l'État n'emprunte pas.
Le choix politique sera alors de fixer le budget global des retraites (par le biais des taux de prélèvements),
La "valeur du point" en sera la conséquence mathèmatique : la division du budget disponible par le nombre de points à payer.

Cela veut dire une valeur du point en baisse. Refuser cette nécessité, c'est choisir le chaos.

Minimum vieillesse

La baisse des retraites sera difficile à supporter par les plus pauvres. Une mesure simple y pallier : répartir une part du budget retraites par retraité (25%, soit 400 à 500 € par mois et par retraité ?), et le reste au prorata des cotisations versées.