La croissance des intérêts composés est exponentielle Jusqu'où ?
Les intérêts composés
Un épargnant qui place 1 € au taux annuel de 5% aura 1,05 € au bout de un an.
La deuxième année, il place 1,05 € qui vont devenir 1,05 x 1,05 = 1,1025 et non pas 1,10 €
La différence est faible. Mais au bout de 100 ans, il aura 1,05 x 1,05 x ... x 1,05 (100 fois) = 131 €
et au bout de 500 ans, il aura 39 milliards d'euros !
Côté dette, c'est pareil. Celui qui emprunte 1 € à un taux de 5% devra 39 milliards au bout de 500 ans.
C'est impossible. Un article publié par Al Jazeera fait le même constat.
En assurant un rendement au capital, la société capitaliste est fondée sur une erreur de principe ! Comment en arrêter les conséquences exponentielles ? Peut-on éviter que ce ne soit par de violentes secousses (guerres, révolutions...) ?
Au plan individuel
Le processus va s'arrêter pacifiquement quand l'épargnant (ou ses héritiers) casseront la cagnotte pour la dépenser, ou quand l'emprunteur remboursera sa dette.
L'arrêt peut ne pas être consensuel. L'emprunteur sera déclaré en faillite (ou ses héritiers refuseront l'héritage). C'est à dire que la promesse (reconnaissance de dette) ne sera pas tenue.
Au plan collectif
L'impôt progressif (sur les revenus, le patrimoine, l'héritage...) peut grignoter le pactole de l'épargnant.
L'inflation peut conduire au même résultat. Elle avantage le débiteur et pénalise le créancier. Ainsi, si au départ l'emprunteur peut acheter 1 kilo de farine avec 1 €, au bout de 100 ans, l'épargnant en aura beaucoup moins.
Troisième moyen, la dévaluation. C'est une inflation plus forte que pour les autres monnaies. Avec ses euros, l'épargnant ne pourra pas acheter autant de dollars ou de francs suisses qu'avant.
Les riches (créanciers) n'aiment pas se faire ainsi déposséder.
Importants au début des années 1980, les impôts progressifs ont fortement diminué. Les revenus financiers sont moins imposés que les salaires. Un intense lobbying cherche à supprimer l'ISF et à réduire les droits de succession.
L'inflation est faible. De plus, on a imaginé d'indexer les taux d'intérêt sur l'inflation, pour que les endettés ne soient pas avantagés si elle se mettait à augmenter.
Dans la zone euro, un État tel que la Grèce ne peut pas dévaluer sa monnaie.
Les riches (créanciers) deviennent ainsi de plus en plus riches, aux dépens des pauvres (des États endettés). L'impressionnante progression des très hauts salaires (dirigeants, vedettes...) n'est qu'une petite partie de l'origine de la concentration des richesses : un salaire de 10 millions, même pendant 40 ans, ne fera pas un milliardaire. Cette concentration vient d'abord de la crossance des patrimoines. La fortune des milliardaires est passée de 2600 milliards de dollars en 2006 à 7000 milliards en 2015
On peut calculer que la dette de l'État français serait faible s'il n'y avait pas eu à payer d'intérêts.
Comme les moyens doux de réduire les dettes qui grossissent ont disparu, il ne reste que les moyens violents.
Les créanciers seront dépossédés de leurs créances irrecouvrables par des faillites brutales, dans la violence.
Quand ? La baisse des taux d'intérêts a permis de reculer l'échéance...